mardi 16 avril 2013

Maladies mentales de l’intestin


La prise de conscience croissante que le système nerveux dans notre intestin n’est pas seulement responsable de la digestion est en partie alimentée par les découvertes que ce ‘second cerveau’ est impliqué dans une grande variété de troubles cérébraux. Dans la maladie de Parkinson, par exemple, les problèmes de circulation et de contrôle musculaire sont causés par une perte de cellules productrices de dopamine dans le cerveau. Cependant, Heiko Braak, à l’Université de Francfort, en Allemagne, a constaté que les amas de protéines qui font des dégâts, appelé corps de Lewy, se présentent également en neurones produisant la dopamine dans l’intestin. En fait, à en juger par la distribution des corps de Lewy chez les personnes qui sont mortes de la maladie de Parkinson, Braak pense que cela commence réellement dans l’intestin, à la suite d’un déclencheur environnemental comme un virus, puis se propage vers le cerveau via le nerf vague.

De même, les plaques caractéristiques ou d’enchevêtrements trouvés dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont présentes dans les neurones du deuxième cerveau aussi. Et les gens atteints d’autisme sont sujets à des problèmes gastro-intestinaux, qui sont pensés être causés par la même mutation génétique qui affecte les neurones dans le cerveau.
Bien que nous ne faisons que commencer à comprendre les interactions entre les deux cerveaux, déjà l’intestin ouvre une fenêtre sur la pathologie cérébrale, a expliqué Pankaj Pasricha à la Johns Hopkins University de Baltimore, dans le Maryland. « Nous pouvons théoriquement nous servir des biopsies intestinales pour faire des diagnostics précoces, ainsi que pour surveiller la réponse aux traitements ».
Les cellules du deuxième cerveau pourraient même être utilisées comme un traitement elles-mêmes. Une intervention expérimentale contre les maladies neurodégénératives consiste à transplanter des cellules-souches neurales dans le cerveau pour reconstituer les neurones perdues. Des prélèvements de cellules-souches dans la moelle épinière ou du cerveau n’est pas facile, mais les cellules-souches neurales ont été maintenant découvertes dans l’intestin des adultes humains (Cell Tissue Research, vol 344, p 217). Celles-ci pourraient, en théorie, être récoltées à l’aide d’une simple biopsie endoscopique du tube digestif, offrant une source de cellules souches neurales. En effet, l’équipe de Pasricha a maintenant l’intention de les utiliser pour traiter des maladies comme la maladie de Parkinson.
On dit que la mort débute dans l’intestin. Est-ce un mythe ou une vérité ? En fait, on comprend en médecine que l’intestin est le premier système de défense du corps. Le système  immunitaire que l’on retrouve à 60 % dans l’intestin instruit l’organisme en entier dans sa réponse contre l’envahisseur. (Intestin intelligent Par Sylvie Rousseau ND.A.)
  
Ainsi, l’inflammation intestinale peut initier une inflammation dans n’importe quel système du corps y compris dans le cerveau. En fait, l’interface entre notre organisme et le monde extérieur, soit l’intestin, doit être perméable aux nutriments de façon sélective tout en étant une barrière aux menaces de l’environnement. Or, le régime alimentaire inapproprié, les infections microbiennes et l’exposition aux toxines environnementales sont les principales sources de l’inflammation intestinale.
Conséquemment, ce problème de santé amène les membranes cellulaires à s’oxyder et à s’enflammer. Cela empêchera les messagers (neurotransmetteurs) d’entrer et sortir de la cellule pour parler à l’ADN. De plus, cela nuira à la mitochondrie à l’intérieur de celle-ci (notre centrale électrique) pour la production de l’énergie. On aura alors de la fatigue mais cette réaction de défense pourra aussi avoir  un impact sur notre état psychologique.

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