Les milliards de
cellules constituant le corps humain sont dirigées par de nombreux facteurs.
Elles forment des tissus qui à leur tour se regroupent en organes. Les cellules
exécutent les ordres donnés via les gènes, puis une fois usées ou âgées, elles
meurent pour être remplacées par des cellules plus jeunes. Si les 25 000
gènes se retrouvent tous dans chaque cellule, l’ARN et les protéines se
répartissent de manière plus ou moins spécifique, et en quantités différentes.
Les gènes sont fragiles et peuvent
sous l’effet d’un stress chimique, électrique ou autre affolés.
Une
cellule est cancéreuse lorsque quelques-uns de ses gènes deviennent anormaux,
transmettant ainsi une information incorrecte qui aboutit à une prolifération
anarchique des cellules qui forment alors une tumeur. Ce sont des familles
de cellules qui se mettent à proliférer d’abord localement, puis dans les
tissus voisins et à distance. Selon leur origine – tissus mous, squelettes,
lignées sanguines – les cancers entrainent des symptômes et des complications
très différentes. Il n’y a donc pas un, mais de multiples cancers
d’évolution et de pronostic variables.
Parfois le
système immunitaire élimine ces cellules anormales. Avec le temps, la tumeur va
envahir les tissus voisins pour les détruire progressivement. Si la tumeur
n’est pas découverte et traitée à temps, les cellules cancéreuses peuvent se
disséminer par les voies lymphatiques et les vaisseaux sanguins et gagner des régions
éloignées de l’organisme. Ce sont les métastases.
1• Comment naît
une cellule cancéreuse ?
C’est une lointaine «descendante»
d’une cellule normale. Elle est donc produite par notre propre organisme. Mais
comparativement à sa cellule mère, elle a subi des altérations de son matériel
génétique, soit par des virus, soit par des substances naturelles ou chimiques
et/ou des rayonnements ultraviolets, bref, par toutes sortes d’agresseurs ou
d’irritants que l’on trouve couramment dans notre environnement (alimentation
comprise). Beaucoup plus rarement, l’altération du matériel génétique est
d’origine héréditaire et non accidentelle : dans ce cas, l’ensemble d’une
famille peut être touché.
2 • En quoi la
cellule cancéreuse est-elle différente d’une cellule normale ?
Comme son matériel génétique est
endommagé, elle ne se comporte plus tout à fait comme une autre cellule. Elle
se multiplie et donne naissance à des filles qui lui ressemblent, même si elle
n’en reçoit pas l’ordre. Et elle refuse de se suicider alors que toute cellule
normale est programmée pour cela. De fait, elle finit par former une immense
famille.
3 • Que devient cette famille de cellules
défectueuses ?
Elle se multiplie de façon
anarchique et travaille pour son propre compte. Elle réquisitionne tout ce qui
est nécessaire à sa croissance, à commencer par les vaisseaux sanguins voisins
pour s’approvisionner en oxygène et en nutriments. Si elle y parvient, apparaît
alors un micro cancer qui peut finir par grossir.
4• Tout le monde
est-il concerné ?
Oui, tout le monde produit des
cellules défectueuses et tout le monde en produit tous les jours. Mais dans la
très grande majorité des cas, notre système immunitaire les repère illico et
les élimine avant qu’elles ne fondent une famille. Ainsi, nous échappons tous
en permanence à ce qui aurait pu devenir de multiples cancers et c’est
pourquoi nous devons garder confiance en notre système immunitaire en toute
circonstance : la règle, ce n’est pas qu’il soit battu. La règle et de très
loin, c’est qu’il gagne !
5 • Pourquoi
certains cancers apparaissent-ils malgré tout ?
Aussi performant soit notre système
immunitaire, il lui arrive de se faire berner par ces cellules défectueuses,
faute de se rendre compte qu’elles sont anormales. Ne les reconnaissant pas
comme dangereuses, il ne les élimine pas …
6 • Comment des
cellules arrivent-elles à tromper le système immunitaire ?
Elles peuvent échapper à sa
vigilance grâce à une stratégie de diversion. Par exemple, elles peuvent
provoquer une inflammation des tissus, histoire d’attirer ailleurs les cellules
de défenses de l’organisme. Elles peuvent aussi profiter d’une inflammation
déjà existante pour proliférer en toute tranquillité ! C’est pourquoi tout
ce qui favorise l’inflammation chronique dans notre organisme (à commencer par
le tabagisme) permet indirectement à des cellules défectueuses de proliférer
sans être inquiétées …
7 • Une fois
cancéreuses, ces cellules sont-elles immortelles ?
Non, car elles ont plusieurs points
sensibles. Premier d’entre eux : leur approvisionnement (vital) en oxygène
et en nutriments. Si on arrive à leur couper les vivres - ce dont sont capables
certains médicaments - elles redeviennent vulnérables ! Second
point : leur «camouflage». Tant que le système immunitaire ne s’aperçoit
pas qu’il s’agit de cellules défectueuses, elles peuvent proliférer en paix.
Mais si l’on s’arrange pour démasquer des récepteurs que ces cellules sont les
seules à avoir - et que les cellules normales ne présentent pas - il est alors
possible d’envoyer des armes (médicaments) dirigées spécifiquement contre ces
récepteurs pour les tuer : c’est le rôle des thérapies ciblées. Ou encore,
de pousser notre système immunitaire à reconnaître ces récepteurs comme
indésirables : c’est l’un des objectifs des vaccins thérapeutiques.
8 • Éliminer toutes
ces cellules cancéreuses, c’est faisable ?
Oui, mais seuls quelques traitements
sont aujourd’hui capables de nettoyer le corps de la totalité de ses cellules
cancéreuses, jusqu’à la dernière. Pour autant, ce que l’on veut, c’est
renverser le rapport de force entre système immunitaire et cellules
cancéreuses. A partir du moment où nos globules blancs redeviennent les plus
forts et peuvent éliminer les cellules cancéreuses ayant survécu au traitement,
c’est gagné. Car moins il y a de cellules cancéreuses résiduelles échappant à
sa vigilance et plus les risques que ces cellules cancéreuses s’installent à
distance, dans d’autres tissus (métastases), diminuent. Cela limite aussi
évidemment, les risques que ces cellules prolifèrent à nouveau au même endroit,
après plusieurs années de tranquillité (récidive).
9 • Finalement, à
notre niveau, peut-on aussi agir ?
Pour espérer rétablir l’équilibre
entre la production (inéluctable) de cellules défectueuses par l’organisme et
leur destruction par nos cellules de défense, on doit
simultanément affaiblir la tumeur - ce qui est le rôle des traitements
proposés par les oncologues, comme les médicaments, la chirurgie et/ou la
radiothérapie - mais aussi améliorer les moyens de défense de notre organisme.
Et comme notre hygiène de vie, notre mental, notre aptitude à résister au stress,
etc. peuvent avoir une influence sur l’efficacité de notre système immunitaire,
tout ce que l’on peut faire de notre côté pour vivre plus sainement, est alors
un «plus».
Comment éviter les cancers ?
Manger varié, équilibré, surtout des
fruits et légumes frais, si possible bio : ils contiennent plus d'antioxydants
qui aident à lutter contre l'effet cancérigène de certaines molécules.
En revanche, évitez les viandes rouges,
la charcuterie... Bien sûr, ne pas fumer : 25 % des cancers restent dus au
tabac. Bien aérer et dépoussiérer régulièrement son lieu de vie, le choisir
loin des zones d'émission de produits nocifs (incinérateurs,
stations-service... ).
Certains risques physiques sont à éviter, comme les ultraviolets dans les cabines de bronzage (à proscrire absolument), ou bien encore les radiations électromagnétiques puisées (lignes haute tension, écrans cathodiques, téléphones portables, etc.) dont il faut se prémunir, ne serait-ce que par précaution. Leur caractère cancérigène n'est pas démontré, mais très probable.
Certains risques physiques sont à éviter, comme les ultraviolets dans les cabines de bronzage (à proscrire absolument), ou bien encore les radiations électromagnétiques puisées (lignes haute tension, écrans cathodiques, téléphones portables, etc.) dont il faut se prémunir, ne serait-ce que par précaution. Leur caractère cancérigène n'est pas démontré, mais très probable.
Enfin, en matière de gynécologie : Il faut dans la mesure du possible avoir des enfants avant trente ans, les allaiter, rester prudente vis-à-vis de l'usage de la pilule et des traitements substitutifs de la ménopause, plus risqués qu'on ne le croit.
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