Le
cancer de la vessie prend de plus en plus d’ampleur en Algérie. Contrairement à
l’Europe, les tumeurs de la vessie constituent au Maghreb le premier cancer
urologique après celui de la prostate.
Touchant principalement les hommes
après 60 ans, cette maladie est d’autant mieux traitée qu’elle est détectée
tôt. L’Association algérienne des urologues privés (AAUP) appelle à une
meilleure coordination dans la prise en charge de cette maladie lors de son 8 eme congrès tenu les 7 et 8 décembre derniers à Alger. Les tumeurs de la vessie
touchent donc, selon le Dr Karim HACHI, président de l’AAUP, 9 personnes pour
100 habitants, en se référant au registre des cancers le plus performant de la
wilaya de Sétif. Il s’agit d’un cancer majoritairement masculin (9 hommes pour
une femme).
La cause principale de cette maladie,
a expliqué le Dr HACHI, est l’effet nocif du tabagisme. Comme il y a d’autres
facteurs de risque clairement identifiés, tels que certains produits chimiques,
la peinture, la colle et certains agents cancérigènes. La prévention de cette
maladie passe par l’arrêt de la consommation du tabac. Ces tumeurs se
distinguent par différentes formes. Il s’agit de cancers superficiels et
infiltrants. Les premiers sont parfois difficiles à distinguer des polypes qui
peuvent devenir dangereux. Les seconds sont plus dangereux. C’est pourquoi la
détection précoce des premiers symptômes augmente considérablement les chances
de guérison.
Les tumeurs superficielles sont
aisément traitées, contrairement aux tumeurs détectées à des stades avancés.
Selon le Dr Hachi, la chirurgie, qui consiste à procéder dans une première
étape à une résection de la tumeur par voie endoscopique, est le premier
traitement adapté. «D’autres traitements chimiques sont introduits, tels que la
BCG thérapie ou autres en fonction du degré d’infiltration touchant le muscle
de la vessie et le grade», a-t-il ajouté avant de souligner que le problème des
pénuries de ces produits constitue un véritable handicap dans la prise en
charge de ces malades.
«Les services d’oncologie sont
saturés, il est très difficile pour certains malades d’avoir leur traitement
qui, généralement, dépasse les six semaines», a-t-il encore souligné. Il relève
également le manque de suivi de ces malades. «Des contrôles après la chirurgie
et le traitement médicamenteux sont pourtant obligatoires, mais malheureusement
il n’ y a pas de suivi. L’idéal serait d’avoir des centres d’urologie avec des
médecins spécialisés dans les différentes régions du pays pour permettre aux
malades d’être proches de leur médecin. Comme il est aussi important que les
praticiens se familiarisent avec les recommandations internationales connues de
tous et les sensibilisent sur le diagnostic précoce, d’où l’intérêt de ce
congrès», a-t-il encore souligné. Il déplore que certains cas arrivent à des
stades très avancés et compliquent davantage la situation des malades.
Dans le cas de tumeurs infiltrantes
et de haut grade, on procède automatiquement à l’ablation de la vessie et on
met en place une nouvelle vessie de remplacement. «L’ablation de la vessie est
suivie de l’ablation de la prostate, et dans certains cas on place des
appareillages et on procède au drainage. Ce qui affecte sérieusement la qualité
de vie d’un malade et de surcroît lorsqu’il n’a que 20 à 35 ans. Des cas qui
arrivent malheureusement en consultation. Des malades qui sont généralement
victimes du tabagisme, de certaines drogues et matières chimiques telles que la
colle», note le Dr BELLILI Mohamed, membre de l’association, avant de revenir
sur le premier symptôme du cancer de la vessie, à savoir la présence de sang ou
hématurie dans les urines.
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