mardi 29 janvier 2013

Les bienfaits de l’orge – 2eme partie -

L’apport des principaux constituants de l’orge

Phosphore. L’orge est une source de phosphore, ce dernier constitue le deuxième minéral le plus abondant de l’organisme après le calcium. Il joue un rôle essentiel dans la formation et le maintien de la santé des os et des dents. De plus, il participe entre autres à la croissance et à la régénérescence des tissus et aide à maintenir à la normale le pH du sang. Finalement, le phosphore est l’un des constituants des membranes cellulaires.


Magnésium. L’orge contient suffisamment de magnésium pour en être une source pour la femme, mais pas suffisamment pour être considérée comme une source pour l’homme, dont les besoins sont plus élevés. Le magnésium participe au développement osseux, à la construction des protéines, aux réactions enzymatiques, à la contraction musculaire, à la santé dentaire et au bon fonctionnement du système immunitaire. Il joue aussi un rôle dans le métabolisme de l’énergie et dans la transmission de l’influx nerveux.

Fer. L’orge est une source de fer. Chaque cellule du corps contient du fer. Ce minéral est essentiel au transport de l’oxygène et à la formation des globules rouges dans le sang. Il joue aussi un rôle dans la fabrication de nouvelles cellules, d’hormones et de neurotransmetteurs (messagers dans l’influx nerveux).

Zinc. L’orge est une source de zinc. Le zinc participe notamment aux réactions immunitaires, à la fabrication du matériel génétique, à la perception du goût, à la cicatrisation des plaies et au développement du fœtus. Il interagit également avec les hormones sexuelles et thyroïdiennes. Dans le pancréas, il participe à la synthèse (fabrication), à la mise en réserve et à la libération de l’insuline.

Manganèse. L’orge est une source de manganèse. Le manganèse agit comme cofacteur de plusieurs enzymes qui facilitent une douzaine de différents processus métaboliques. Il participe également à la prévention des dommages causés par les radicaux libres.

Cuivre. L’orge est une source de cuivre. En tant que constituant de plusieurs enzymes, le cuivre est nécessaire à la formation de l’hémoglobine et du collagène (protéine servant à la structure et à la réparation des tissus) dans l’organisme. Plusieurs enzymes contenant du cuivre contribuent également à la défense du corps contre les radicaux libres.

Sélénium. L’orge est une source de sélénium. Dans l’organisme, ce minéral est associé à l’un des principaux enzymes antioxydants, prévenant ainsi la formation de radicaux libres. Le sélénium contribue aussi à convertir les hormones thyroïdiennes en leur forme active. 

Vitamine B1. L’orge est une source de vitamine B1. Appelée aussi thiamine, cette vitamine fait partie d'un coenzyme nécessaire à la production d'énergie principalement à partir des glucides que nous ingérons. Elle participe aussi à la transmission de l'influx nerveux et favorise une digestion et une croissance normales.

Vitamine B3. L’orge est une source de vitamine B3. Appelée aussi niacine, cette vitamine participe à de nombreuses réactions métaboliques et contribue particulièrement à la production d'énergie à partir des glucides, des lipides, des protéines et de l'alcool que nous ingérons. Elle collabore aussi au processus de formation de l’ADN, permettant une croissance et un développement normaux.

Vitamine B6. L’orge est une source de vitamine B6. Cette vitamine, aussi appelée pyridoxine, fait partie de coenzymes qui collaborent au métabolisme des protéines et des acides gras ainsi qu’à la synthèse (fabrication) des neurotransmetteurs (messagers dans l’influx nerveux). Elle contribue également à la fabrication des globules rouges et leur permet de transporter davantage d’oxygène. La pyridoxine est aussi nécessaire à la transformation du glycogène en glucose et elle participe au bon fonctionnement du système immunitaire. Cette vitamine joue enfin un rôle dans la formation de certaines composantes des cellules nerveuses et dans la modulation de récepteurs hormonaux.

Que vaut une « portion » d’orge ?

Poids/volume
Orge perlé, cuit, 125 ml/83 g
Calories
102
Protéines
1,9 g
Glucides
23,4 g
Lipides
0,4 g
Fibres alimentaires
2,0 g

Source : Santé Canada. Fichier canadien sur les éléments nutritifs, 2005.

Des composés à la fois nuisibles et bénéfiques
Les grains céréaliers contiennent des composés phytochimiques. L’acide phytique, un des plus abondants microconstituants du grain, en est un bon exemple. Ce composé, que l’on retrouve en plus grande quantité dans l’enveloppe externe du grain (son) et dans le germe, a la capacité de se lier à certains minéraux (calcium, magnésium, fer, zinc) et ainsi, de réduire leur absorption dans l’intestin.
Toutefois, les chercheurs s’entendent pour dire que, dans un contexte nord-américain où il y abondance et diversité alimentaire et où la déficience nutritionnelle est plutôt marginale, cet effet a peu d’impact sur la santé. La consommation d’acide phytique (ou phytate) serait même bénéfique puisqu’il agit comme antioxydant dans l’organisme.
En effet, l’acide phytique et plus précisément ses dérivés, pourraient contribuer à protéger contre le cancer du côlon et même contre les maladies cardiovasculaires. Ces effets, observés in vitro et chez l’animal, n’ont toutefois pas encore été validés chez l’humain.



Précautions Particulières

Entéropathie au gluten (maladie coeliaque)
La maladie coeliaque, également connue sous le nom d’intolérance, d’entéropathie ou d’hypersensibilité au gluten, touche environ 4 personnes sur 1 000 en Amérique du Nord. Les gens atteints présentent une intolérance permanente au gluten, une protéine qui se retrouve dans le grain de plusieurs céréales. Cette protéine est toxique pour les gens coeliaques et sa consommation peut entraîner des symptômes intestinaux tels qu’une malabsorption de plusieurs nutriments. Le traitement de la maladie coeliaque consiste à exclure totalement le gluten de l’alimentation.
L’orge contient des protéines formant le gluten; les personnes atteintes doivent donc éviter l'orge et ses produits dérivés (malt, bière, etc.).

Un aliment recommandé pour les athlètes

Réputée pour être un aliment de force, on la donnait aux champions des antiques jeux d’Éleusis, en Grèce. Quant aux gladiateurs, ils portaient le nom de hordearii, ou « hommes-orge », du fait que c'était le principal aliment qu'ils consommaient durant leur entraînement. Sa pauvreté relative en gluten la rendant difficilement panifiable, l’orge a été remplacée par le blé lorsque les humains ont découvert les joies du pain levé, plus léger que les traditionnels pains plats qui, dans toutes les cultures, constituaient jusqu'alors la base de l'alimentation.


Les plats à base d'orge 

Comme l’orge perlé est passablement raffiné (on l’a poli pour lui donner l’apparence d’une perle), on lui préfère l’orge mondé, presque intact et donc beaucoup plus nutritif. Quel que soit le plat auquel on le destine, l’orge se cuit dans une proportion de trois tasses d'eau pour une tasse d'orge. On amène le tout à ébullition, on couvre, on réduit le feu et on cuit 45 minutes pour l’orge perlé, et 90 minutes pour l’orge mondé, ou jusqu'à ce que l'orge soit tendre et que toute l'eau soit absorbée. Une fois cuit, on peut faire à peu près tout avec le grain d'orge :
Des soupes, bien sûr, dont la traditionnelle soupe au boeuf et à l'orge qui se prépare avec des côtes et du bouillon de boeuf, des tomates, de l'oignon, du céleri, des carottes et du persil.
Des salades :
  • orge, persil, menthe, citron et tomates;
  • orge et haricots secs;
  • orge, avocat et poulet;
  • orge, pomme, poire, raisins, arachides rôties, poulet, le tout assaisonné de poudre de cari, crème sure et chutney;
  • orge, artichaut, concombre, poivron rouge, amandes et oignon vert, assaisonné d'une vinaigrette à la moutarde de Dijon.
L’essayer également en dessert, dans cette salade aux fruits par exemple : avec fraises, framboises, bleuets, kiwi, fromage bleu et pacanes rôties, assaisonnée d'une sauce à l'huile d'olive et au vinaigre à la framboise.
Et de multiples autres plats :
  • dans une frittatta italienne, avec oeufs, parmesan et mozzarella, le tout nappé d'une sauce à la marinara;
  • dans un pilaf, avec huile d'olive, poivron rouge, oignon finement haché, graines de fenouil, basilic et bouillon de boeuf;
  • dans un pilaf aux agrumes, avec oignon et ail finement hachés, morceaux de pommes et d'abricots secs, marmelade et jus d'orange, zeste et jus de citron, origan, thym, sel, poivre;
  • dans une casserole au four, avec oignons, champignons, poivrons verts, aubergines, tomates, marjolaine, sauce chili et miel;
  • dans un ragoût à la hongroise, avec oignon, tomates, paprika, graines de carvi et crème sure;
  • dans une assure turque, ou pudding de Noé, composée de haricots blancs, pois chiches, abricots, figues, noisettes, amandes, raisins secs, blé;
  • dans un pudding à la mongole, qui se prépare avec une tasse d'orge perlé, une tasse de noix en morceaux, une tasse de sucre, trois tasses de lait, un tiers de tasse de raisins secs et de la cannelle – on fait cuire l'orge perlé selon la recette de base, puis on le met dans la partie supérieure d'un bain-marie et on lui ajoute le sucre et le lait. On cuit le tout pendant trois heures. À la fin de la cuisson, on ajoute les morceaux de noix préalablement blanchies ainsi que les raisins secs, on réchauffe 15 minutes, on saupoudre de cannelle et on sert.
Enfin, essayez l’eau d'orge, boisson savoureuse et saine que l'on consomme surtout en Angleterre et que l’on prépare avec un quart de tasse d'orge, quatre tasses d'eau, le zeste de deux citrons, du jus de citron et du sucre à volonté. On fait cuire l'orge et le zeste de citron à petit feu dans l'eau pendant deux heures. On passe au tamis, on ajoute sucre ou miel et citron au goût. Cette boisson se boit de préférence froide.
La farine d'orge peut être employée :
  • dans les crêpes, galettes et gaufres;
  • dans les pains, gâteaux et pâtisseries, en mélange avec de la farine de blé. Pour les pains que l'on fait lever, la proportion est de 1/4 de farine d'orge pour 3/4 de farine de blé. Pour les pâtisseries et biscuits, on peut employer moitié farine d'orge, moitié farine de blé;
  • dans des biscuits, avec des flocons d'avoine; ou dans les muffins;
  • dans les pâtes à tarte, dans une proportion moitié orge, moitié blé;
  • dans la pâte à pizza à raison de deux parties de farine d'orge pour une partie de farine de blé.
Les flocons d'orge peuvent être préparés :
  • en les cuisant de 15 à 20 minutes comme les flocons d'avoine, avec lait et sucre; on peut remplacer le sucre par des fruits frais ou séchés;
  • dans tous les plats où l’on emploie ordinairement du gruau d'avoine : biscuits, croustades, etc.
On peut apprêter les tourteaux d’orge comme on le ferait pour le tapioca.
Jeunes pousses d’orge
On peut aussi semer l’orge à l’intérieur, et récolter les jeunes pousses pour les consommer dans les salades, sandwiches et autres préparations. Faire d'abord tremper les grains pendant huit heures, puis les semer, sans les recouvrir, dans un plateau peu profond rempli aux trois quarts d'un bon terreau. Arroser, recouvrir d'un morceau de plastique en laissant une extrémité ouverte pour la ventilation. Arroser tous les jours pendant trois jours, enlever le plastique, exposer le plateau à la lumière du soleil pendant cinq à huit jours en veillant à toujours garder le sol humide. Couper les jeunes pousses au besoin.

Écologie et environnement

Engrais vert
En plus de servir de nourriture aux humains et aux animaux, l'orge peut servir d'engrais vert. À ce titre, elle prévient l'érosion du sol, nourrit tout ce qu'il y a de vivant et d'utile dans le sol, depuis les bactéries jusqu'aux lombrics, et protège ces organismes relativement fragiles contre les rayons ultraviolets et les températures extrêmes. Enfin, les engrais verts opposent une solide concurrence aux mauvaises herbes, diminuant ainsi le recours à des herbicides chimiques. 

Attention : antibiotiques
De nombreux végétaux sont sensibles aux antibiotiques, l'orge notamment, dont la croissance est nettement ralentie lorsqu'elle est exposée à la sulphadiméthoxine. Or, les boues provenant des bassins de décantation d'eaux usées dont on se sert pour faire du compost, de même que les fumiers et lisiers provenant des animaux d'élevage peuvent renfermer et, dans les faits, renferment des résidus d'antibiotiques qui se retrouvent éventuellement dans le sol. En plus de souffrir dans leur croissance, les plantes exposées peuvent absorber ces médicaments dans leurs tissus et les passer aux êtres humains, ce qui augmente le risque de résistance aux antibiotiques.




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